mercredi 17 avril 2013

Les systèmes d’échange locaux, un retour au troc ?




 Vous voulez apprendre la couture mais vous ne pouvez pas vous payer des cours ? Cependant vous savez très bien jouer de le guitare et vous voulez faire partager vos compétences. Avec les SEL vous y trouverez certainement votre compte !!!

Aujourd’hui nous vivons dans un système capitaliste où “sans argent l’homme n’est rien” . Or avec la crise certaines personnes ne peuvent plus subvenir à tous leurs besoins. De ce fait un système d’échange alternatif au modèle capitaliste a été créé. Les systèmes d’échanges locaux (SEL) sont uniquement basés sur les échanges et la solidarité et permettent donc de satisfaire des besoins sans avoir recours a des transactions monétaires.

En effet, Guy Basyn, responsable d’un SEL estime que "la crise financière actuelle est en fait une opportunité pour penser autrement l'échange de services entre personnes".

Depuis 1995 les SEL fleurissent un peu partout en France dans les grandes villes mais aussi dans les petits villages. En 2012 on rencensait environ 300 SEL dans toute la France et une trentaine en Bretagne. Environ 20 000 personnes utilisent actuellement cette forme d’échange. 



 Le principe des SEL 

Les systèmes d’échanges locaux font partie des économies alternatives et solidaires. Ce sont des systèmes inspirés du troc, apparus au Canada dans les années 1980 durant la crise économique. Ils permettent de mettre en relation des personnes qui habitent à proximité les unes des autres afin qu’elles puissent facilement s’échanger des biens, des services et connaissances. Chacun est libre d’échanger ce qu’il veut quand il le souhaite. Les échanges ont la particularité de s’effectuer sans contrepartie monétaire, excluant ainsi la recherche de bénéfice et la spéculation. Très souvent les adeptes des SEL se constituent en associations loi 1901.

 Concrètement comment ça marche ? 

Tout d’abord il faut trouver un SEL près de chez soit, puis contacter l’association qui la gère afin d’y adhérer et ainsi devenir un SEListe.
 Un règlement intérieur est établit, il a pour but de préciser le rôle du médiateur d’échanges entre les “offreurs” et les “demandeurs”. En effet, après chaque échange, chaque participant rempli un carnet pour rendre compte du bon déroulement de l’opération. Le règlement intérieur instaure également une unité d’échange local afin de comptabiliser les échanges.

Chaque SEL met en place un catalogue d’offres et de demandes que les SEListes peuvent consulter. Lorsqu’un demandeur trouve un offreur il prend contact et discute de la valeur de l’échange du service ou du biens dont il est question.

Pour les services, la valeur d’échange est le temps passé au domicile du demandeur. Ainsi, une personne peut être créditée de 60 unités pour avoir gardé des enfants pendant une heure et les dépenser pour bénéficier d’un cours de cuisine d’une heure.



  • Les SEL présentent de nombreux avantages, à la fois économiques et sociaux. Tout d’abord, l’argent qui n’est pas dépensé lors des échanges dans le cardre des SEL peut être investi dans les commerces de proximité, ce qui permet de soutenir l’économie locale.
     De plus, ces échanges permettent de lutter contre l’isolement, notamment des chômeurs et des personnes âgées, en créant du lien et en valorisant les compétences de chacun. Enfin, les SEL, en proposant un nouveau modèle économique, permettent de modifier les rapports à l’argent et aux autres.
  • Cependant les SEL présentent quelques limites. Premièrement, ils ne peuvent pas être étendus au niveau national car les échanges seraient trop complexes, du fait de l’éloignement géographique entre offreurs et demandeurs. 
    De plus, les SEL restent dépendants du système de production et ne peuvent pas ignorer le système monétaire réel. Même si l’ampleur des SEL reste pour l’instant minime, l’Etat s’en méfie car les échanges ne sont pas soumis à la TVA et de ce fait, ne participent pas à l’effort de solidarité nationale. Ainsi, les SEL sont quelque fois vus comme un moyen de légitimer le travail au noir. 
    Enfin, pour les commerçants locaux et les PME, certains échanges sont considérés comme de la concurrence déloyale car ils les privent d’une activité potentiellement rentable. 

Pour conclure, nous pouvons dire que les systèmes d’échanges locaux, du fait de leur restriction géographique, ne représentent pas une alternative solide à l’économie classique. Néanmoins, ils présentent de nombreux avantages pour les utilisateurs en favorisant les relations humaines et en permettant à chacun de se sentir utile dans la société.
Les SEL ont encore de beaux jours devant eux car la demande augmente chaque année et l’on voit désormais se tisser des réseaux inter-sel un peu partout en France. 

Contact : Si vous voulez faire partie du SEL de Lorient, vous pouvez joindre l’association SEL’TY en contactant Jean-Pierre Hémon au 02-97-82-11-26 ou au 06-08-17-11-88, ou encore par mail à loric56@orange.fr

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