Tout
a commencé dans les années 40 aux Etats – Unis, une première forme de
commerce équitable est créée par des mouvements de citoyens aux
Etats-Unis : les associations Ten Thousand Village et SERRV commencent à
faire du commerce avec les communautés pauvres des Pays du Sud.
La
conférence des Nations Unis pour le commerce et du développement
(CNUCED) en 1964, marquera la première reconnaissance internationale de
ce que l’on appellera le « commerce équitable » par le slogan «Trade,
not Aid! » (Du commerce, pas de l’aide!), lancé par des producteurs des
Pays du Sud.
En
2001, quatre structures internationales de commerce équitable (FLO,
WFTO, NEWS, EFTA) ont proposé une définition du commerce équitable :
"Le commerce équitable est un partenariat commercial fondé sur le
dialogue, la transparence et le respect, dont l’objectif est de parvenir
à une plus grande équité dans le commerce mondial. Il contribue au
développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales
et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs
marginalisés, tout particulièrement au Sud de la planète. Les
organisations du commerce équitable (soutenues par les consommateurs)
s’engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser
l’opinion et à mener campagne en faveur de changements dans les règles
et pratiques du commerce international conventionnel"
Il n'existe pas de définition juridique des critères du commerce équitable.
Néanmoins,
l'Organisation Mondial du Commerce Équitable (WFTO) prescrit 10 normes
que ses tenants tant au Nord qu'au Sud doivent appliquer quotidiennement
dans leur travail. Normes:
1.Créer des opportunités pour les producteurs qui sont économiquement en situation de désavantage.
2.La transparence et la crédibilité.
3.La capacité individuelle.
4.Promouvoir le commerce équitable.
5.Le paiement d'un prix juste.
6.Égalité entre les sexes.
7.Les conditions de travail.
8.Le non travail des enfants.
9.L'environnement.
10.Les relations de commerce.
Dans
les années 80, les produits du commerce équitable étaient proposés que
dans des boutiques spécialisées. La création du premier Label de
commerce équitable en 1988 (Max Havelaar) a permis à ses produits d’être
commercialisés dans les Supermarchés et Hypermarchés de la grande
distribution. Aujourd’hui il existe plusieurs marques et associations de
commerce équitable : Bio équitable, Artisans du Monde, Alter Eco,
Ethiquable…
Aux premiers abords, il présente de nombreux avantages :
- Les produits alimentaires de ce commerce sont réputés pour être plus sains.(certifiés par le logo « AB : Agriculture Biologique » en utilisant pas d’ingrédients chimiques)
- Le commerce équitable prône une relation plus juste entre les pays du Nord et ceux du Sud, cela permet le développement des petits artisans et producteurs. Ceux-ci s’assurent, en participant à ce marché, un revenu plus décent.
- L'achat de produits issus du commerce équitable est une façon pour les pays européens de découvrir de nouveaux produits du Tiers Monde (exemple : le quinoa).
- On est également sûr de la qualité puisque les membres de la Plate-forme pour le commerce équitable (PFCE) se soumettent à une évaluation de la qualité et à des engagements liés à leur activité.
Évidemment
cette démarche de commerce équitable est une bonne idée mais comme tous
système, il y a de nombreux dysfonctionnements. Plusieurs problèmes ont
été mis en avant, en voici quelques un :
- Il y a un surplus de marque dans les rayons de la grande distribution. Les consommateurs ne savent pas différencier les marques ayant le label commerce équitable et les marques des grands magasins. Il difficile de contrôler les associations qui disent faire du commerce équitable. Récemment, on a découvert que les grandes surfaces (qui proposent depuis peu leurs propres produits équitables) ne réduisaient pas leurs marges, les consommateurs payent donc les produits plus chers.
- Le commerce équitable a un impact environnemental qui lui impose une limite supplémentaire, car il doit également réduire son émission en CO2. Le commerce équitable avec les producteurs du tiers-monde est de plus en plus controversé depuis 2006. La principale objection du commerce équitable est que lorqu'un pays du Nord achète la récolte ou la production d'un petit producteur sud-américain, on utilise nécessairement du pétrole pour l'importer. Il est donc préférable de recourir aux producteurs locaux (AMAP, etc...) au niveau de l'émission en CO2 et son impact sur la planète.
- Concernant les emballages, on peut encore exiger mieux. En effet, un sachet de thé du commerce équitable est souvent emballé dans une petite boîte en carton recyclé puis dans un emballage individuel en papier ou en plastique. Ceci est largement critiquable d'un point de vue environnemental. Alors qu'une marque comme Tetley – complètement hors du circuit du commerce équitable - a réfléchi à supprimer les emballages de certaines sortes de sa gamme en offrant au client 5 sachets de thé supplémentaires grâce à la l'espace gagné dans la boîte en carton recyclé.
- Le problème de la transparence et de la clarté sur les produits. Les inscriptions données au dos des paquets de riz, de quinoa, sur les étiquettes de jus de fruits etc… peuvent permettre aux Européens de se renseigner sur l'origine du produit, mais il n’y a pas d’informations qui permettent de présenter les avancées que le commerce équitable provoque, tels que l'interdiction du travail des enfants, l'alphabétisation et les projets mis en œuvre dans les coopératives d'où vient le produit.
- Les volumes de vente sont trop marginaux pour améliorer réellement le niveau de vie des pays en développement. En supposant qu’ils progressent, seulement 20% des consommateurs au plus sont prêts à payer un surcoût pour des produits équitables. L’expansion est donc limitée.
Ces
dernières années, le commerce équitable a connu un développement
important, en France et dans le monde, comme l’attestent la croissance
des volumes de vente, la diversification de la gamme de produits et la
multiplication et la consolidation des acteurs.
Exemple : Chiffre d'affaires des produits labellisés Max Havelaar en millions d'euros : 2009 : 287 et 2011 : 315.
1,5 million de producteurs et travailleurs en Afrique, Asie et Amérique Latine qui bénéficient du commerce équitable, soit environ 8 millions de personnes avec leurs familles.
Le commerce équitable a pour défis de garder une dimension commerciale et sociale mais en essayant aussi de garder une équité sociale entre le nord et le sud.
Exemple : Chiffre d'affaires des produits labellisés Max Havelaar en millions d'euros : 2009 : 287 et 2011 : 315.
1,5 million de producteurs et travailleurs en Afrique, Asie et Amérique Latine qui bénéficient du commerce équitable, soit environ 8 millions de personnes avec leurs familles.
Le commerce équitable a pour défis de garder une dimension commerciale et sociale mais en essayant aussi de garder une équité sociale entre le nord et le sud.
Toutefois,avec
la mondialisation et le capitalisme, le commerce équitable devient plus
une marque rentable qu’un moyen de développement pour les pays du Sud.
Ceux-ci ne bénéficient pas tous des avantages promis par le commerce
équitable.
Est ce que le commerce équitable continuera à allier commerce ,sociale et développement?
La morale, l’éthique et les affaires seront-elles compatibles dans les années à venir?
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